La Tunisie a été le théâtre lundi matin d’attaques simultanées “sans précédent” dans une région voisine de la Libye, pendant lesquelles au moins 35 jihadistes, 10 membres des forces de l’ordre et sept civils ont été tués.
Déjà frappée en 2015 par une série d’attentats sanglants, la Tunisie a annoncé dans la foulée la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles y compris aériennes à sa frontière avec la Libye, où le chaos profite notamment au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Perpétrées à l’aube, ces attaques ont visé une caserne de l’armée, un poste de police et un poste de la garde nationale (gendarmerie) tunisiennes à Ben Guerdane, localité de 60.000 habitants à une poignée de kilomètres du territoire libyen.
Dans un bilan encore provisoire, le ministère de la Défense a indiqué qu’au moins 35 jihadistes, six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat avaient péri. Sept civils ont également tués dans des circonstances non précisées.
Le nombre total de jihadistes impliqués n’est pas connu, pas plus que leur identité, mais les autorités ont souligné que sept avaient été interpellés et que des opérations étaient toujours “en cours pour pourchasser des terroristes”.
“Il s’agit d’une attaque sans précédent, coordonnée. (Les assaillants) avaient peut-être pour but de contrôler cette région et de proclamer une nouvelle province” au nom de groupes extrémistes, a réagi le président Béji Caïd Essebsi.
“Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer”, a-t-il enchaîné, selon des propos retransmis par la TV publique.
Un couvre-feu a été instauré à Ben Guerdane de 19H00 à 05H00 (18H00 à 04H00 GMT), et le Premier ministre Habib Essid, qui doit tenir mardi matin une conférence de presse, a appelé les habitants à la “vigilance”. Les établissements publics sont restés fermés, d’après des témoins.
Les forces de l’ordre patrouillaient dans les rues et incitaient par haut-parleur les citoyens à rester chez eux, selon un correspondant de l’AFP sur place. Des soldats montaient la garde du haut de certains toits.