Un des chefs de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) capturé lundi en Centrafrique est Okot Odek, un des principaux commandants de la sanguinaire rébellion ougandaise, a indiqué à l’AFP mercredi une source au sein de la gendarmerie centrafricaine.
“Nous détenons une liste des chefs de la LRA recherchés et jugés dangereux, qui nous permet d’appuyer la traque menée par les forces ougandaises et américaines. Et celui qui vient d’être arrêté et remis aux forces américaines est le commandant Okot Odek”, a déclaré cette source de la gendarmerie d’Obo, ville de l’extrême-est de la Centrafrique où sont basés militaires ougandais et américains traquant la LRA.
Une faction de l’ex rébellion de la Séléka, le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), avait annoncé lundi à l’AFP avoir capturé le weekend dernier et remis aux forces américaines un chef de la LRA, présenté sous le nom de guerre de “commandant Sam”.
“Son identité a été révélée par lui-même ainsi que par certains éléments qui se sont rendus”, a ajouté la source au sein de la gendarmerie, précisant qu’après leur capture ou leur reddition “les chefs sont détenus par les Américains ou les Ougandais”.
Selon l’ONG américaine Invisible Children, créé pour lutter contre les exactions de la LRA, Odek pourrait s’être rendu plutôt que d’être capturé.
Sur son site, l’ONG évoque l’hypothèse selon laquelle il aurait agi ainsi “car il avait peur que Kony (chef de la LRA) ait donné des ordres pour le tuer”, une pratique coutumière à Joseph Kony contre les commandants qui n’ont plus ses faveurs.
Selon l’ONG, des messages d’Odek appelant à se rendre les combattants de la LRA actifs en Centrafrique et en République démocratique du Congo (RDC) seraient prêts à être diffusés par des radios locales.
Cette arrestation intervient après une série d’attaques d’hommes de la LRA ces dernières semaines dans les régions de Zémio, Bakouma et Bangassou dans l’est et le nord-est de la Centrafrique. Ces incidents se sont soldés par la mort d’au moins une personne et par plusieurs dizaines d’enlèvements.
L’ex-Séléka avait déjà revendiqué en janvier 2015 l’arrestation de Dominic Ongwen, ancien chef de guerre ougandais de la LRA, qui a comparu le 21 janvier devant la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de 70 chefs d’accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Odek était l’un des proches de Kony, lui servant de garde du corps à l’occasion d’une rencontre avec des négociateurs, en présence de journalistes, dans l’une de ses bases en 2006.