Des dizaines de milliers de civils qui ont fui d’intenses combats entre les forces gouvernementales et les rebelles dans la région de Jebel Marra au Darfour, dans l’ouest du Soudan, sont dans une situation humanitaire “désespérée”, a indiqué dimanche l’ONU.
Les combats dans cette zone montagneuse, à cheval sur les Etats du Darfour-Nord, Darfour-Centre et Darfour-Sud, ont éclaté le 15 janvier entre les forces loyales au président soudanais Omar al-Béchir –recherché par la Cour pénale inetrnationale (CPI) pour crimes de guerre dans le conflit du Darfour– et l’Armée de libération du Soudan-Abdel Wahid Nour (SLA-AW), qui le combat depuis 2003.
Les déplacés vivent dans des conditions “assez désespérées. Ils manquent pratiquement de tout”, a déclaré à l’AFP la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Marta Ruedas.
La poussée de violence “a eu pour résultat le pire déplacement de populations civiles dont l’ONU a été témoin dans la dernière décennie” dans la zone de Jebel Marra, théâtre de violents affrontements dans le passé, a-t-elle souligné.
“Nous ne pouvons pas connaître le nombre exact de personnes déplacées, nous avons seulement pu vérifier un petit pourcentage” à cause d’un accès limité à la région en conflit, a indiqué Mme Ruedas.
Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), quelque 38.000 personnes auraient fui vers l’Etat du Darfour-Nord. Dans le Darfour-Centre, il est encore plus difficile d’évaluer le nombre de déplacés, estimés à quelque 50.000 personnes.
“Il est du devoir du gouvernement soudanais de faciliter l’accès libre et total à toutes les zones touchées par le conflit”, a insisté l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme au Soudan, Aristide Nononsi.
Jebel Marra est considérée comme un fief du SLA-AW, l’un des groupes rebelles combattant le régime de Béchir.
En 2003, des rebelles non arabes se sont soulevés pour réclamer la fin de la “marginalisation économique” du Darfour et un partage du pouvoir avec le gouvernement de Khartoum dominé par les Arabes. Depuis, les combats n’ont jamais cessé même s’ils sont parfois moins intenses.
M. Béchir est recherché depuis 2009 par la CPI pour des accusations de crimes de guerres, crimes contre l’humanité et génocide dans cette région.