Au moins 85 personnes ont été tuées dans l’attentat qui a frappé samedi une localité proche de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, selon un nouveau bilan annoncé lundi par le responsable de la santé pour cette région.
Des militants présumés du groupe islamiste Boko Haram ont attaqué Dalori, à une dizaine de kilomètres Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, en fin de journée samedi, tirant sur la population avant de mettre le feu au village. Un précédent bilan faisait état d’une cinquantaine de morts.
“Au total, 65 corps ont été déposés à l’Hôpital spécialisé, dix autres ont été déposés à l’hôpital universitaire de Maiduguri et 10 autres ont été enterrés hier (dimanche) dans le cimetière communautaire de Dalori”, a annoncé le Dr Haruna Mshelia, commissaire à la santé pour l’Etat de Borno.
L’agence nigériane de gestion des situations d’urgence (NEMA) a donné un bilan moindre, de 65 morts et 136 blessés, dans un communiqué publié lundi.
Bulama Malum, un témoin qui a trouvé refuge à Maiduguri après l’attaque, a cependant déclaré à l’AFP avoir vu à Dalori au moins 20 corps tellement brûlés qu’il ne sont pas identifiables, et selon lui 15 villageois sont toujours portés disparus, laissant craindre un nouveau bilan plus important.
Musa Adamu, membre des milices privées engagées aux côtés de l’armée contre Boko Haram, a quant à lui parlé de “plus de 100 morts”, mais ce chiffre n’a pas pu être vérifié.
Dalori se trouve à proximité de camps de déplacés ayant dû fuir face à l’insurrection de Boko Haram, qui a rallié l’organisation Etat islamique (EI).
Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions d’habitants, dont 1,6 million de déplacés selon l’ONU, a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois.
Boko Haram est apparu dans cette ville en 2002, avant de déclencher en 2009 une insurrection qui a fait plus de 17.000 morts au Nigeria et 2,6 millions de déplacés. Les insurgés islamistes ont tenté de reprendre Maiduguri à plusieurs reprises après en avoir été chassés il y a trois ans.
Selon un décompte de l’AFP, plus de 1.700 personnes ont été tuées par Boko Haram depuis l’entrée en fonction du président Muhammadu Buhari en mai 2015.