Les autorités tunisiennes ont annoncé lundi un allègement du couvre-feu nocturne instauré vendredi dans l’ensemble du pays après une vague de contestation sociale inédite depuis la révolution, même si quelques manifestations avaient encore lieu en journée dans le centre défavorisé du pays.
“Vue l’amélioration relative de la situation sécuritaire, il a été décidé d’alléger le couvre-feu à partir du 25 janvier dans tout le territoire de la République de 22H00 à 05H00 du matin” (21H00 à 04H00 GMT), a annoncé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Le 22 janvier, les autorités avaient décrété un couvre-feu nocturne dans toute la Tunisie de 20H00 à 05H00 du matin après plusieurs jours de troubles sociaux.
Les premières manifestations ont débuté dans la ville de Kasserine après la mort d’un jeune chômeur le 16 janvier, qui s’est électrocuté alors qu’il protestait notamment contre le retrait de son nom d’une liste d’embauche dans la fonction publique.
Ces troubles se sont ensuite propagés à de nombreuses autres régions du pays.
En fin de semaine dernière, le gouvernement a affirmé que la situation s’apaisait, tout en réclamant de la “patience” face à une situation économique et sociale difficile.
Des mouvement sociaux se poursuivaient toutefois lundi, sans heurts comparables à ceux observés quelques jours plus tôt.
A Sidi Bouzid (centre), où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’était immolé par le feu en décembre 2010, point de départ de la révolution, environ 300 chômeurs diplômés ont manifesté à la mi-journée, selon un correspondant de l’AFP.
Ils ont tenté de s’introduire dans le bâtiment du gouvernorat mais en ont été empêchés par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène, d’après la même source.