Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a créé une nouvelle direction des services secrets à la place de l’ex-Département du Renseignement et de la sécurité (DRS), épine dorsale du régime qu’il a décidé de dissoudre, rapporte lundi la presse d’Alger.
La direction des services sécuritaires (DSS) est confiée au général à la retraite Athmane Tartag, nommé en septembre à la place du tout-puissant général Mohamed Mediene dit Toufik qui a dirigé le DRS pendant 25 ans, faisant de lui un “Etat dans l’Etat”, avec notamment une mission très décriée de police politique.
M. Bouteflika a créé cette nouvelle direction par un décret non rendu public, selon le quotidien gouvernemental El Massa. C’est la “fin d’un sigle (DRS ndlr) qui a accompagné l’Etat algérien pendant 25 ans”, commente le quotidien francophone El Watan.
L’information n’a pas été confirmée de source officielle.
En plaçant la DSS sous son contrôle direct, M. Bouteflika diminue l’influence de l’état-major de l’armée à qui étaient confiées des missions anciennement dévolues au DRS. Il renforce son pouvoir et devient l’unique centre de décision dans le pays.
Âgé de 78 ans, M. Bouteflika a été victime en 2013 d’un AVC qui a affaibli sa mobilité et sa faculté d’élocution. Ses activités publiques sont devenues très rares et il n’apparaît à la télévision officielle que lorsqu’il reçoit des invités étrangers.
Le chef de l’Etat avait entamé une restructuration du DRS à la fin 2013, alors qu’il se préparait à entrer en campagne pour un 4e mandat. Soupçonnant le général Toufik d’un soutien tiède à ce nouveau mandat, il l’a limogé en septembre dernier, après lui avoir soustrait progressivement de nombreuses prérogatives.
La création de la DSS marque une nouvelle étape dans la restructuration des services de renseignements algériens et place la présidence de la République en première ligne dans le suivi des questions de sécurité.
Selon la presse, M. Tartag aura autorité sur tous les services de renseignements des différents corps de sécurité algériens et devient ainsi le coordinateur du renseignement à la présidence.
La DSS devrait regrouper notamment la Direction de la sécurité intérieure et extérieure.