Les opérations de dépouillement des votes se sont poursuivies avec minutie jeudi en Centrafrique, dans une atmosphère fébrile à quelques heures du Nouvel An, au lendemain de la présidentielle et des législatives censées ramener la paix après trois ans de violences intercommunautaires.
Malgré le calme régnant à Bangui, l’attente des résultats suscitait déjà quelques inquiétudes sécuritaires. Avant la nouvelle année, le gouvernement a interdit jeudi les “explosions de pétards” et l’usage d'”armes automatiques” (festif) par les civils ou les militaires, selon un communiqué.
Le Centre de traitement des données dans Bangui était jeudi sous bonne garde de Casques bleus, a constaté l’AFP. Un blindé était positionné et des chicanes en ciment ont été installées devant le bâtiment pour éviter toute éventuelle attaque intempestive de supporteurs de candidats mécontents.
A l’intérieur, dans une vaste cour, des piles d’urnes en plastique transparent attendaient d’être ouvertes pour être vérifiées.
Dans une salle où des agents vérifiaient la validité des résultats provenant du premier arrondissement de Bangui, plusieurs anomalies ont notamment été relevées dans le rendu des bureaux de vote: absence d’une liste électorale, parfois carrément absence des bulletins de vote, ainsi qu’un net différentiel entre le nombre de votants et le nombre de suffrages comptabilisés au final.
Lors d’un point de presse, l’Autorité nationale des élections (ANE) a fait état jeudi après-midi “de difficultés logistiques”. Pour les législatives, “il y a aussi eu des erreurs d’impression de bulletins dans certaines circonscriptions” et dans d’autres, “des bulletins de vote ne sont pas parvenus” aux centres de compilation, a reconnu son porte-parole Julius Ngouade Baba.