Un dirigeant d’un groupe jihadiste du centre du Mali qui appelle notamment à combattre la France a été arrêté dans la région de Mopti (centre), a appris dimanche l’AFP de sources sécuritaires et administrative.
“Allaye Bocari Dia, bras droit d’Amadou Koufa, prédicateur radical et chef du Front de libération du Macina (FLM), a été arrêté samedi par l’armée malienne dans la région de Mopti. Il a été transféré à Bamako”, a déclaré dimanche à l’AFP une source sécuritaire malienne.
Confirmant l’information, un responsable du gouvernorat de Mopti a précisé que l’homme arrêté “était également le financier du FLM”.
“C’est un gros poisson qui vient de tomber dans les filets de nos forces armées”, s’est félicitée la même source, estimant “que le FLM est en partie décapité”.
Ce groupe est apparu en début d’année dans cette région et est dirigé Amadou Koufa. Ce prédicateur extrémiste peul a, selon les services de sécurité maliens, “l’ambition de créer un Etat islamique au centre du Mali”.
D’après les premiers éléments de l’enquête, l’homme arrêté a reconnu que le FLM avait “un vaste plan pour déstabiliser le Mali”, a déclaré à l’AFP une autre source sécuritaire malienne.
L’armée malienne a lancé fin octobre une vaste opération dans la région de Mopti, pour traquer les jihadistes et assurer la sécurité qui doit durer trois mois.
Au cours de cette opération, elle a notamment annoncé avoir tué le 29 octobre cinq jihadistes à Tiébanda, près de la frontière burkinabè.
Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre du pays, puis à partir de juin au Sud, aux frontières avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés de cette région à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d’un accord de paix entre le gouvernement et la rébellion.