La France a exhorté lundi la communauté internationale à mettre fin aux violences qui s’intensifient au Burundi et qui réveillent le spectre d’un génocide, comme au Rwanda voisin en 1994.
Paris va proposer une résolution dans ce sens au Conseil de sécurité, réuni sur cette crise à New York depuis 20H00 GMT, selon des diplomates.
L’ambassadeur adjoint de la France auprès des Nations unies, Alexis Lamek, a appelé le Conseil à “agir” et à prendre “ses responsabilités”.
“Nous sommes très inquiets par ce que nous voyons au Burundi, cet accroissement de violences politiques et ce discours de haine dans une région où c’est particulièrement inquiétant”, a déclaré le diplomate à des journalistes.
Des négociations sont en cours sur un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences ou ceux qui empêchent tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition.
Reste à savoir si la Russie et d’autres pays africains soutiendront ces sanctions, certains considérant ces troubles comme des problèmes internes au pays.
L’ambassadeur britannique à l’ONU, Matthew Rycroft a réclamé des mesures fortes pour empêcher le pays de sombrer dans un génocide.
“Nous nous souvenons de ce qui s’est passé dans la région, dans le Rwanda voisin il y a 21 ans”, a rappelé M. Rycroft. “Nous ne devons pas laisser l’histoire se répéter”, a-t-il martelé.
Le génocide au Rwanda a, en à peine cent jours entre avril et juillet 1994, fait environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité Tutsi.
Le président rwandais Paul Kagame a accusé dimanche son voisin burundais de “massacrer” son peuple.