Bangui est restée paralysée toute la journée de lundi par des barricades érigées sur ses principaux axes, dans un climat d’extrême tension après un week-end de violences meurtrières accompagnées de pillages.
Trois manifestants ont été tués et sept blessés à la mi-journée par des tirs de Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), chargés de la protection des abords du palais présidentiel, a indiqué à l’AFP une source hospitalière, sous couvert de l’anonymat.
Les manifestants s’étaient dirigés vers la présidence en réclamant la démission de la présidente de transition, Catherine Samba Panza, actuellement à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations unies.
Mais la Minusca affirme que les Casques bleus défendant le palais présidentiel n’ont pas “ouvert le feu” contre des manifestants, dans un communiqué transmis à l’AFP à Libreville.
“Les responsables des Casques bleus de la Minusca nient qu’ils aient ouvert le feu sur les populations”, indique le bref communiqué. “Cela dit la Minusca reste préoccupée par de telles allégations et va procéder à leur vérification”.
Après la dispersion de la manifestation, des tirs d’origine indéterminée ont été entendus dans un autre quartier de la capitale et un adolescent a été tué par “une balle perdue”, selon cette source hospitalière.
En l’absence de bilan officiel du gouvernement de transition semblant dépassé par la situation chaotique, les estimations du nombre de victimes depuis samedi vont d’une vingtaine à une trentaine de morts et une centaine de blessés, selon les sources hospitalières et humanitaires.
Médecins sans frontières (MSF) parle notamment d’au moins 21 tués: “En 24 heures, plus de 100 blessés et 21 décès ont été enregistrés, mais le bilan définitif pourrait être plus élevé”, indique l’ONG. L’Unicef fait état d'”une trentaine de tués” dans un communiqué.